La nouvelle vie de Figue

Première vie et maladie

Figue est née en 1993 à Val d'Isère. C'est un croisement de trotteur et d'appaloosa. Elle a été débourrée à 4 ans et elle en avait 6 quand elle est arrivée chez moi. Elle vit avec un poney shetland en stabulation libre. Elle était montée en extérieur comme cheval de loisirs, participait occasionnellement à des épreuves de TREC et comme elle a toujours adoré sauter, elle participait tous les 2 ans à un petit concours de saut d'obstacles.

Son alimentation était classique et conforme aux règles admises : fourrage, granulés ou floconnés, et un peu d'avoine. Elle a toujours eu à disposition un bloc de sel.

Figue était ferrée régulièrement (toutes les 7 semaines) par un maréchal-ferrant compétent. Elle était vermifugée 2 fois par an et vaccinée tous les ans par son vétérinaire traitant.

C'est ainsi que Figue a mené une vie heureuse et sans problèmes jusqu'à la fin de 2009.

Les débuts de la maladie : une colique suivie d'une fourbure

A la suite d'une intrusion dans la graineterie où se trouvaient des granulés périmés elle a fait une sévère colique. Le vétérinaire appelé en urgence l'a immédiatement mise sous perfusion toute la nuit, lui a fait avaler 1 litre de paraffine et injecté du Sedivet, de la Finadyne et de la Camalgine. Elle est restée trois jours enfermée à l'écurie avec prise de Finadyne quotidienne. Elle n'a plus jamais eu de coliques depuis.

Sa liberté lui a été rendue au bout de 3 jours ; mais elle boitait. Elle tapait en permanence des pieds comme si elle voulait « ôter » ses sabots. Diagnostic du vétérinaire : fourbure. Elle a bénéficié précocement du traitement habituel : Aspirine, Metacam, Butasyl en intraveineux et pour la suite Equipalazone et Finadyne. Figue souffrait beaucoup, elle était recluse de nouveau à l'écurie et n'a pu ressortir qu'après atténuation de la crise.

Une semaine plus tard, on lui a posé des fers orthopédiques à froid, en forme de cœur avec plaque et injection de silicone.

Le maréchal-ferrant a également effectué des rainures dans la paroi sous la couronne et percé pour atténuer la pression sanguine.

Le vétérinaire avait suggéré de limiter son espace de déplacement, mais quand les feux d'artifice de la St Sylvestre ont éclaté, Figue, perdant son sang froid, a sauté la clôture en contrebas et s'est échappée au grand galop au fond du parc. Impossible de la faire rentrer à l'écurie. Elle a reçu une seringue de Finadyne à titre préventif sur les conseils du vétérinaire. Dès lors elle restait en liberté, et se déplaçait normalement, sans boiter.

En plus des anti-inflammatoires quotidiens, elle prenait de l'Ekyrenal en soutien de la fonction rénale et un produit prétendu naturel pour la circulation sanguine dans les pieds.

Début janvier

Depuis début janvier j'avais soutenu le fonctionnement de l'ensemble de son organisme avec de la phytothérapie : métabolisme, estomac & intestin, foie & reins, muscles et les pieds. Le vétérinaire était prévenu mais jugeait cette précaution inutile.

Un mois après la colique et trois semaines après le ferrage orthopédique, le vétérinaire a fait des radios des 4 pieds. Elles ont révélé une rotation minime (entre 4° et 6°) de la troisième phalange mais cet écart angulaire a été mesuré par rapport à la paroi verticale en pince et non par rapport au sol. Il a profité de sa visite pour vermifuger Figue : nous étions en retard pour le faire !

Les radiographies du 18.01.2010

Le résultat a été terrible. Figue s'est remise à boiter, plus bas de jour en jour. Il a augmenté les doses des médicaments pour la soulager - mais la boiterie a continué à s'aggraver.

Fin janvier

Une semaine après la prise de vermifuge et six semaines après la colique – un maréchal spécialiste en orthopédie la déferre pour modifier la ferrure. Au cours de cette manœuvre il blesse la corne solaire du 1er pied traité qui saigne ; une évidence s'impose : la sole (sur les 4 pieds) est fine comme du papier à cigarette.

Cette nouvelle ferrure avec des fers inversés et ouverts en pince est destinée à soulager la pression en diminuant la charge en pince. Le maréchal, contrairement au vétérinaire, était favorable à l'apport de la phytothérapie car selon lui les toxines n'étaient toujours par éliminées.

Le lendemain, Figue fait une nouvelle crise de fourbure et au bout de 3 jours ne peut plus se lever. Nous sommes début février.

De nouvelles radios sont prises ; pour les faire 3 personnes sont nécessaires pour la lever et la soutenir. Les radios révèlent des rotations importantes des troisièmes phalanges, toujours mesurées par rapport à la paroi en pince (environ 15°) - cela induit forcement une séparation du chorion laminaire. Le vétérinaire injecte immédiatement du Sedivet, du Turbogesic Metacam et du Vetranquil.

Les radiographies du 3.02.2010

En attendant une nouvelle intervention du maréchal il installe provisoirement des cales en bois sous les talons pour limiter la tension du tendon fléchisseur responsable de la bascule de la phalange. La jument, posée sur une balançoire, est incapable de tenir debout. Dès le lendemain je lui ôte les cales en bois.

Les jours suivants elle reçoit comme traitement du Quadrisol, de la Finadyne et du Vetranquil en intramusculaire ; des pros biotiques et une pâte pour régénérer la flore intestinale lui sont prescrits à ma demande. J'ai ajouté de ma propre initiative du Phosphalugel pour calmer et protéger le muqueuse de l'estomac.

Montant des médicaments pour le seul mois de février = 950 €.

Le vétérinaire ordonne pour Figue une couverture, et la réclusion à l'écurie sur une épaisse litière en copeaux.

La plupart du temps, Figue est couchée. Au bout d'une semaine elle commence prudemment à se lever de temps en temps. Mais on ne pouvait pas la toucher.

Fin février, elle se remet à boiter du postérieur droit ; elle ne le pose plus, malgré les tentatives de refroidissement de ce pied pendant des heures.

1er mars : examen vétérinaire de la pince qui indique une sensibilité à côté de la fourchette. Le vétérinaire ouvre la sole pour évacuer le liquide inflammatoire qui stagnait dessous, à l'avant de la fourchette. Il obture le trou avec des compresses désinfectantes et ferme hermétiquement le pied avec des bandes maintenues par de l'elastoplast. Les 3 autres pieds montrent les mêmes symptômes et sont traités de la même façon. Les 4 pieds subissent une forte pulsation de l'artère. Figue n'accepte plus qu'on y touche.

4 jours plus tard, le vétérinaire est satisfait de l'état des antérieurs sur lesquels la jument prend de nouveau appuie. Mais il redoute une traverse de la troisième phalange car la corne solaire et toujours très mince et la sole est bombée. Il prescrit le maintien à l'écurie pour limiter ses déplacements. La pulsation artérielle a diminué et les sabots sont toujours bandés. Mais de nouveau le lendemain, Figue ne pose plus le postérieur. De nouveau le vétérinaire évacue du liquide inflammatoire et réemballe les pieds. Depuis la confection du 1er pansement de ce pied le fer avait rouillé !

12 mars 2010 : dans l'attente d'une mort annoncée

Une semaine plus tard (le 12 mars 2010) le vétérinaire examine de nouveau ses pieds. La corne solaire des 4 pieds est ouverte et décollée devant l'apex. Pour éviter le risque d'infection des pieds et des souffrances inutiles, il prescrit à Figue des antibiotiques par injection intramusculaire….

En attendant l'équarisseur qui ne pouvait intervenir avant trois jours. Pour lui, Figue était condamnée.

Le jour de sa condamnation j'ai contacté l'Université de Berne dans l'espoir d'y trouver une proposition de traitement. Le pronostic était le même : il n'y plus rien à faire. Je devais accepter d'abréger ses souffrances et de la laisser partir. J'ai consacré le week-end à lui dire adieu et à lui rendre sa liberté. Le lendemain, elle s'était déplacée loin de l'écurie pour se rouler dans la neige. C'était sa façon de me dire – « je veux vivre » !

L'espoir : Dr. Strasser, vétérinaire spécialisée dans l'orthopédie du pied

Par des amis français j'ai appris l'existence du Dr. Strasser, vétérinaire spécialisée dans l'orthopédie du pied. Pleine d'espoir, je l'ai contacté aussitôt. Elle m'a convaincue de lui confier ma jument ; Figue, bien que jugée intransportable par son vétérinaire traitant, n'a pas hésité une seconde pour monter dans le van, ne s'est pas couchée pendant les 10 heures de voyage effectuées en liberté dans le van, a mangé tout son foin, est sortie à l'arrivée pour aller se coucher sur la généreuse litière qui l'attendait à la clinique. Enfin, sa guérison commençait !

Je tiens à souligner ici que Figue était "condamnée" par la médecine vétérinaire. Cependant, à la grande surprise du vétérinaire traitant, elle se tenait toujours debout et se déplaçait malgré la traverse de la troisième phalange aux quatre pieds. Elle a été traitée pendant trois mois avec de fortes doses quotidiennes des médicaments pharmaceutiques indiqués pour le traitement de la fourbure. Grâce au soutien des plantes médicinales, ses organes régulateurs du métabolisme (foie, rein ...) sont restés fonctionnels. Elle a eu ainsi une chance réelle de recevoir finalement les soins orthopédiques adaptés et efficaces pour sa guérison finale.

La renaissance de Figue: le rapport du Dr. Strasser >>

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